Le 15 février dernier, la CRÉPUQ lançait son projet pilote On livre!, réalisé par la firme Zone Franche. Les premières institutions à prendre part à ce programme sont les bibliothèques de l’ÉTS, l’Université de Sherbrooke, HEC Montréal et l’UQAC. La stratégie : rejoindre leurs cibles grâce aux médias sociaux, soit Facebook, Twitter et YouTube. Selon eux, cette tactique leur permettra d’atteindre plusieurs objectifs, tels : parler avec leurs usagers, moderniser l’image des bibliothèques, renseigner la clientèle sur leurs offres. De plus, les déclarations émissent par ces réseaux porteront sur le fait que « les bibliothèques universitaires aident leurs usagers à chercher; à maîtriser leur sujet; à passer à un cycle supérieur et à faire avancer la science »1.
Lancement inégal
En naviguant sur les diverses plateformes, je me suis questionnée à savoir si le projet a été élaboré de manière adéquate, car plusieurs éléments me laissent dans le doute.
Tout d’abord, la CRÉPUQ n’a pas publié de communiqué et ne mentionne à aucun endroit cette initiative sur son site. Comme si elle voulait se dissocier du projet dans l’éventualité où les établissements perdraient le contrôle sur le contenu diffusé.
Un autre fait à souligner, c’est qu’initialement il ne semblait pas y avoir eu consensus sur une façon de procéder ni même sur une image de marque à adopter. Certaines bibliothèques utilisaient le style journal de Facebook et le logo On livre!, alors que d’autres s’affichaient sous le thème traditionnel de Facebook et arboraient l’emblème de leur université. Cela donnait l’impression que le projet n’était pas chapeauté par un chargé de projet, mais bien que chacun des directeurs de bibliothèque allait où bon lui semblait. Plusieurs semaines après le lancement, les sites se sont uniformisés.
Les pages web des bibliothèques sont statiques et sans intérêts. Elles ont que la fonction de relayer vers des outils de recherche. Alors que leur page Facebook est à l’image d’un site web « interactif ». Je dis « interactif », car le dialogue va que dans un sens et est à la limite du publipostage. « Social media is about having an ongoing conversation with your customers, not droning on about your business while they ignore you. »2 Comme le suggère Malcom Faulds, vice-président sénior au marketing chez BzzAgent, il faut écrire pour sa clientèle et non pour nous. Ceci relancerait la discussion et éviterait les commentaires guères pertinents.
Prendre le temps
Ces quelques pavés dans la mare portent à croire que le projet a été brusquement mis sur pied. « To make the most of your social media marketing, you need to have a plan. »3 En ayant bien planifié, dès le départ, toutes les étapes du lancement de la campagne, ceci aurait facilement pu être évité.
Je considère aussi impératif de déterminer clairement nos intentions pour être en mesure de les faire transcender dans notre discours. Et ultimement, on se doit de connaître les moindres détails notre cible, afin de la mobiliser et d’y adapter notre langage.
Bref, je ne sais pas si grâce à ces quelques suggestions les bibliothèques sur les médias sociaux réussiront « à faire avancer la science »4. Elles réaliseront toutefois leurs objectifs de manière beaucoup plus efficace.
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Références :
http://www.inc.com/articles/201110/social-media-is-a-waste-of-time.html
http://www.usherbrooke.ca/medias/nouvelles/sur-les-campus/sur-les-campus-details/article/17522/
Je suis en accord avec toi. Ce projet semble manquer de préparation et de suivi. Cela est malheureux puisque l’idée à la base de ce projet est très bonne : rejoindre les étudiants là où ils se trouvent (sur les réseaux sociaux). Du fait même, les bibliothèques se détachent de l’image conservatrice que les gens entretiennent à leur égard et elles peuvent mettre de l’avant les services moins connus qui sont à la portée des étudiants.
Les petits macarons colorés « on livre » ont déjà attiré mon attention au comptoir de la bibliothèque, mais très honnêtement je n’avais aucune idée de leur signification avant la lecture de ton article. Merci de me l’apprendre! Tu as bien raison, malgré une fréquentation assidue des réseaux sociaux (!), je n’ai jamais vu cette initiative apparaître dans mon fil de nouvelles, et c’est pourtant une belle idée. Une meilleure stratégie de diffusion et une gestion de projet uniformisée aurait probablement été de mise.