La formation d’une équipe en gestion de projet est une étape remplie d’ambigüités, d’incertitudes et d’inquiétudes. Pourtant, elle est souvent occultée bien que dans la majorité des cas, les individus qui ont à collaborer se connaissent à peine et parfois même, pas du tout.
Tout communique
La réussite d’un groupe est en partie dépendante de la synergie qui y est développée. Que ce soit par les mots, les expressions faciales ou même le silence, on communique. Tout est sujet à interprétation par nos collègues. Les gestionnaires devraient encourager les employés à débuter leur collaboration par des exercices de communication. Prendre connaissance de l’expérience de chacun, de la raison qui motive leur participation au projet est un bon début. Les membres apportent également dans leur bagage leur personnalité parfois très colorée.
Un bagage à partager
Se compléter professionnellement ne suffit pas à saisir comment travailler efficacement avec autrui. C’est pour cette raison qu’il existe des outils comme le test Myers-Briggs qui favorise une meilleure compréhension de nos agissements. On peut ainsi façonner nos communications afin de mieux se faire comprendre et nos interlocuteurs peuvent évaluer la meilleure avenue pour nous aborder. On évite les problèmes d’interprétation qui peuvent être source de conflit.
Le MBTI : établir nos préférences
Le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator) a été mis sur pied par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs qui se sont inspiré de la théorie du psychiatre Carl Gustav Jung selon laquelle notre comportement serait le résultat de la manière dont on préfère exercer notre jugement et notre percetion.[i] Il ne s’agit pas d’un test de personnalité à prendre au pied de la lettre. L’objectif est de déterminer nos préférences sur quatre axes (consulter le tableau), 16 profils en ressortent.
- Orientation de l’énergie
- Recueil d’information
- Prise de décision
- Mode d’action
Unique en son genre
Ce qui est intéressant avec cet outil, c’est qu’un même profil diffère d’une personne à l’autre. Le test nous fournit non seulement une lettre sur une possibilité de 2 pour chacun des 4 axes, mais ces lettres sont aussi dosées. Deux personnes pourraient obtenir la lettre E pour extraverti; l’une à l’extrême et l’autre moins avérée parce que balancé par une proportion d’introversion. C’est un exercice qui se colle bien à la réalité. On a tendance à prendre des décisions se collant à nos préférences mais les écarts sont possibles puisque la qualité d’une préférence est de ne pas être figé. La version complète du test est payante, mais il existe des versions épurées gratuites. Bien qu’incomplète et ne détaillant pas la proportion de chacune de vos préférences, elles donnent un très bon indicateur.
J’en ai fait l’expérience à 2 reprises. D’abord dans un cadre scolaire, puis au travail en raison d’un changement organisationnel qui affectait nos opérations quotidiennes. J’ai obtenu le profil ENFJ qui s’est révélé très juste dans les détails. Je crois que les organisations, particulièrement celles qui œuvrent par projet, gagneraient à promouvoir l’usage du MBTI. Détenir une variété de connaissances et de compétences pertinentes au projet est un atout pour le travail d’équipe, mais n’est pas gage de succès.
Test gratuit (anglais) : http://www.humanmetrics.com/cgi-win/JTypes2.asp
[i] The Myers & Briggs Foundation, «MBTI Basics», [En ligne], http://www.myersbriggs.org/my-mbti-personality-type/mbti-basics/, (Page consultée le 3 mars 2014)
[ii] Wikipédia. «Myers Briggs Type Indicator», [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Myers_Briggs_Type_Indicator, (Page consultée le 3 mars 2014)
[iii] Tung Wah College. «MBTI & Career», [En ligne], http://www.twc.edu.hk/coop-enewsletter/career-development/mbti-career, (Page consultée le 3 mars 2014)
Il est vrai que la synergie compte pour beaucoup dans la réussite d’une équipe de gestion de projets. En effet, tout est sujet à interprétation, peu importe le moyen de communication utilisé. Je crois cependant que l’interprétation ne doit pas se faire de la même façon selon la culture des individus, leur personnalité et leur éducation. Il faut faire preuve d’une ouverture d’esprit et d’une grande volonté à vouloir comprendre les différentes façons de communiquer et de réagir dans une situation commune. Des outils comme le MBTI sont certes une valeur ajoutée aux organisations qui veulent bâtir des équipes de gestion de projets solides et diversifiées. L’implication de chacun des membres dans l’apprentissage d’une communication efficace et universelle est toutefois gage de succès, peu importe les outils ou formations à porté de main.
Travailler en équipe n’est jamais facile. Les caractères de chacun sont propres et peuvent autant devenir un facteur de réussite comme d’échec. Faire ce genre d’exercice permet, en effet, à chacun de mieux se comprendre et voir avec qui on travaille. Le travail d’équipe tient au fait qu’on a des attentes tacites de l’autre. Comme l’a précisé dans le commentaire précédent le mien, on vient tous d’une culture et d’une éducation différente. Même si celui-ci peut être semblable on est tous différent. Les attentes sont alors différentes et créés ainsi une sorte de dynamique.
La dynamique de groupe est une part importante dans tout projet, car après tout, c’est les membres qui vont produire quelque chose ensemble.
On sait tous que la productivité vient du bien être de la personne. Récemment, un ami m’a confiée de vouloir démissionner car sa collègue de travail lui mène la vie difficile. Ils ont beau parlé, la personne ne se rend pas compte de ses actes. Il est obligé de travailler avec elle.
Peut être qu’un test tiers permet ainsi de placer les personnes face aux faits et se rendre compte de la place qu’il tient dans la dynamique de groupe par rapport à un autre membre?