Dans cet article, je vous emmenerai dans les dédales de débat académique, mais de l’autre côté de la paire Communication et Gestion de Projet, pour découvrir comment est pratiquée la première dans le champs du deuxième.
Il s’agit de vous faire le résumé d’un article académique écrit par Valérie Lehmann, chercheuse à l’UQAM. Dans son papier, elle essaye de survoler les différents courants de pensées dans les domaines de communication et de gestion de projet, et comment le style de management ou la culture organisationnelle peuvent concourir à la réussite ou à l’échec d’un projet.
La Communication et la gestion de projet : une vieille relation.
Pour l’auteure, la communication est souvent citée comme un élément important à considérer lorsqu’il s’agit de gérer un changement ou un projet.
Elle cite Armenakis and all. (1993), se basant sur la psychologie, pour démontrer que »communiquer adéquatement permet de prévenir et de diminuer le stress. »
Certains experts soutiennent même qu’un grand nombre de projets échouent par manque ou erreurs de communication.
Pour elle, cette idée de designer les lacunes en communication comme véritables freins à la réussite d’un projet, n’est pas nouvelle.
L’omniprésence de la communication instrumentale
Dans cette section l’auteure affirme que dans la majorité de la documentation académique , la communication appliquée dans la gestion de projet est considéré comme un outil de commandement et de diffusion, de coordination et de contrôle, un »extrant » du management. Elle note également que sont très rares les écrits scientifiques en gestion de projet qui traitent de la communication comme un élément de construction ou de partage mais aussi une activité stratégique.
Lacune de références à la gestion et à la communication
Les modèles de communication qui prévalent dans les différents écrits sont proches des modèles mathématiques (émetteur, récepteur, message, objectifs, bruits), mais utilisent rarement les propositions des auteurs de l’école de Palo Alto (Jackson, Watzlawick et autres).
Il est essentiel de noter que, sur le terrain de l’entreprise, généralement, la communication est vue comme un extrant du management de projet.
Pour Valérie Lehmann »Inutile de se le cacher davantage: la communication et la gestion de projet forment un couple bien mal assorti pour s’arrimer au troisième millénaire… ».
Il est temps pour une communication »bâtisseuse »
Après un bref tour sur les ouvrages récents, en particulier en Europe, qui militent en faveur d’une communication ayant un »pouvoir » ou une »valeur stratégique », l’auteure propose qu’une orientation conceptuelle »nouvelle » pour la communication en gestion de projet, pourrait signifier, à titre exemple, d’accepter l’idée de le projet lui-même soit encadré par la communication, plutôt qu’il ne l’inclue. Le projet serait ainsi »communication-based » et »communication-driven ».
Elle propose à la fin une vision d’une communication »bâtisseuse » et non »canalisante », où il faut repenser les relations entre les intervenants au projet de manière à ce qu’ils deviennent des co-responsables de la communication et par conséquent, réviser aussi les relations existantes entre les étapes habituellement connues en gestion de projet.
Bâtir des projets selon un objectif de communication, voilà comment les gestionnaires devraient gérer leur projet. Mais encore, qu’elle est la différence entre une communication « bâtisseuse » et une « canalisante »? La communication est non seulement l’architecture sur laquelle le projet s’assemble, mais aussi le canal par lequel le projet est partagé à ses parties prenantes. C’est l’analogie que je propose.
C’est un très bel article qui suscite la réflexion.